James Toseland : « Cinq ou six pilotes en lice pour le titre »
L’ancien pilote anglais discute de sa nouvelle carrière musicale et du WSBK
Le double Champion du Monde Superbike James Toseland a réussi sa reconversion dans le monde de la musique et parcourt actuellement le Royaume-Uni pour faire la promotion de son nouvel album. WorldSBK.com a eu l’occasion de s’entretenir avec lui pour parler de sa nouvelle vie mais aussi du Championnat du Monde Superbike.
Comment avancent tes nouveaux projets ?
« L’album est sorti lundi dernier et marche très bien. Il va figurer dans les charts et c’est quelque chose d’incroyable ici. Nous avons commencé notre tournée au Royaume-Uni le 22 mars. »
Tu avais toujours aimé jouer en live mais ta carrière de musicien semble maintenant prendre plus d’ampleur…
« Tout à fait. Dès que j’ai arrêté la compétition, je savais que je voulais me consacrer à la musique, à ma musique. C’est génial de voir que des gens sont excités et veulent vous venir vous voir jouer. J’aime écrire ma propre musique et avoir ce genre de réponse. »
Les courses et la musique demandent beaucoup de concentration, il y a-t-il des similitudes entre tes deux passions ?
« Sur scène, ce n’est pas aussi intense qu’à moto, parce qu’on risque évidemment de se faire mal si on se déconcentre à moto (rires). En musique, ce n’est pas grave de se déconcentrer un peu. Il y a cependant une autre forme d’intensité parce que tout le monde vous regarde. Il est en fait plus facile d’aller à 300 km/h sur une moto que d’être debout devant une foule. La pression est différente et on est aussi nerveux avant un concert qu’avant une course. »
Qu’as-tu pensé de la première manche à Phillip Island ?
« J’ai trouvé que la performance d’Eugene Laverty était sensationnelle. Remonter puis remporter la course… S’il n’avait pas eu de problème, je pense qu’il aurait remporté les deux courses. L’Aprilia est forte, autant pour Melandri que pour Guintoli, et je pense que ce sera la moto à battre. Tom Sykes n’a jamais aimé ce circuit. Je pense que le championnat va être très serré, avec cinq ou six pilotes en lice pour le titre. »
Et Alex Lowes ? Un jeune et talentueux Britannique qui débarque en World Superbike, un peu comme toi à ton époque…
« Quand Alex Lowes est remonté sur sa moto, il était plus rapide que tout le monde. C’est bien d’avoir un jeune talent et un nom connu que les fans puissent suivre et soutenir. C’est très bien pour le championnat. »
Ton avis sur la catégorie EVO ?
« Il fallait faire quelque chose pour que tout soit moins cher. Quand Sylvain Barrier est entré en piste pour le test, il n’était pas loin derrière. A l’avenir, les constructeurs n’auront plus à dépenser autant d’argent pour être compétitifs. »
Tu as remporté le titre avec Ducati et avec Honda, deux constructeurs qui ont du mal à retrouver les sommets. D’après-toi, pourquoi rencontrent-ils autant de difficultés ?
« Il y a eu beaucoup de changements au fil des ans. Je sais qu’Aprilia et Kawasaki, et auparavant BMW, mettent beaucoup d’argent dans le développement de leurs motos. Par rapport à ces constructeurs, le HRC n’a pas un engagement aussi important en Superbike mais espérons que la catégorie EVO puisse changer la donne. Je crois que Ducati a un problème fondamental avec son nouveau moteur et ils ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas produire suffisamment de puissance. C’est donc plus du côté technique pour Ducati et du côté financier pour Honda. Si Honda voulait remporter le Championnat, ils pourraient le faire. »
Comment va Sylvain Barrier ?
« J’ai parlé avec lui pour la première fois depuis son accident jeudi dernier. J’avais passé beaucoup de temps avec ses parents, pour voir comment il allait. Il était blessé au visage, il a été opéré de la bouche mais il va bien maintenant. Il a pu rentrer chez lui mercredi. »